Je m’écarte le temps d’une petite brève de l’art Africain pour présenter Theo Wiesen. Il fait parti des créatifs dit « Outsiders » qui ont fait de leur maison ou leur jardin un lieu de création.
Cet artiste est d’origine allemande : Welchenhasen Puis il a fini par traverser la frontière tout proche pour rejoindre les Ardennes Belges germanophones.
J’ai découvert avec beaucoup d’émotion ces sculptures monumentales qui peuvent faire plusieurs mètres de haut. D’ailleurs ça ma tout de suite fait penser aux sculptures Dagari du Burkina Faso en version gigantesque !!
Contrairement à ces sculptures du Burkina Faso, les personnages de Theo Wiesen sont sexués. Il utilise des troncs d’arbre qu’il équarrie, retourne pour trouver dans les branches des simili de bras ou de jambes.
Au fil du temps le sculpteur apprend à vernir ces « œuvres » pour une meilleurs conservation. Theo Wiesen ne se considérait pas comme un artiste mais il tirait quand même de la fierté lorsque les touristes se déplaçaient pour voir son travail. Theo Wiesen se definissait plutôt comme un ouvrier et non comme un artiste.
L’enfance de Théo Wiesen a été marquée par la mort de ses parents ce qui l’a conduit s’isoler. Cette periode de sa vie est importante car elle donnera toute l’inspiration de ses sculptures.
C’est en 1936, que l’artiste en devenir, entre en contact avec le bois en travaillant dans une grande scierie qui tournait à plein régime. Durant cette période, le sculpteur commença doucement à s’intéresser aux rebuts de l’usine en taillant par exemple des souches d’arbres.
La maison de l'artiste
Puis au fur et à mesure, cet artiste autodidacte commença à sculpter des troncs, qu’il débite aussi en tranche de bois (des « Dosses »). Il tira son inspiration des accidents du bois ou des veines du bois pour commencer une sculpture. Il va même jusqu'à utiliser des arbres foudroyés pour former ces personnages.
Ce sculpteur, un homme proche de la nature, nous raconte des fables qui hantaient son imaginaire d’enfant au travers l’inquiétante forêt. Il retrace des histoires où des personnages oniriques et étranges se parlent. L’artiste nous montre par exemple la visite d’un personnage cornu, peut être le diable... On observe également des personnages mi-homme mi-animal… Des hommes avec des têtes de loup…
Il fallait voir ses sculptures monumentales alignées en rang d’oignon, discutant avec la forêt grands sapins visibles de la maison de l’artiste. Une manière surprenante de sculpter le paysage. Ces sculptures émergent de la ligne d’horizon et dialoguent avec le paysage.
L’architecte paysagiste, Bernard Lassu, qualifie ces personnages « d’habitants paysagiste ». Il ne s’agit pas d’une accumulation d’objets mais bien d’un ensemble d’éléments qui se valorisent l’un l’autre.
Tout autour pour garder ces géants, un enclos sculpté dont une partie est visible au musée. Voila une belle activité qui a comblé le temps libre de sa retraite dans les années 60!!
Theo Wiessen est un artiste coup de cœur à voir au musée du LAM de Villeneuve d’Ascq grâce au don de l’association l’Aracine.
Merci à Bruno Mignot pour la photo du Dagari, pour tout contact son site Web : http://www.arts-primitifs.com/
A suivre…