Les Fali sont un groupe ethnique qui se situe aujourd’hui au nord du Cameroun proche de la frontière du Nigeria sur une surface d’environ 3500 km2. C’est une zone hostile de la Bénué, montagneuse, des étendues de rocher et de quelques espaces de végétation d’épineux. Cette géographie leur a aussi permis de mieux se cacher.
Les ethnologues ont du mal à situer les origines exactes de ce peuple. Une hypothèse tangible les place au Nigeria, aux « FALI MOUNTAINS » d’où le nom du groupe de 35000 personnes.
Les Fali ne sont pas des guerriers dans l’âme, les seules guerres que l’on connaisse ont été défensives notamment contre les Peuls (les musulmans contre les catholiques). Ils ont été colonisés d’abord par les allemands puis par les Français.
C’est un peuple joyeux, rieur et ouvert. Ils se sont regroupés autour de 4 grands centres, du nord au sud, on trouve les Bossum, Peske-Bori, Kangou et Tinguelin. Ces unités se divisent en tribus « NUM BANTA » puis en clan « KOLE WOTE » et en suite en lignage de famille « BOLE BA ». On image bien la complication de distinguer ces familles sachant que les Fali sont à la fois monogame et polygame… On distingue également des associations importantes comme celles des forgerons.
Les Fali sont réputés pour la fabrication des poupées perlées sur une âme en bois ou encore les poupées en sac de ficelle et/ou de cuir avec à l’intérieur un morceau du linceul du mort.
Quand on s’intéresse à la culture des Fali, on sent l’expression de la foi est intérieure. Tout est pensé, rien n’est prononcé… La foi s’exprime seul par la prière… Il très rare de voir un autel consacré a FAW, « le maitre de la vie ». Sur ces lieux sacrés on va découvrir des poteries votives neutres sans décoration. Ils ont une cosmogonie complexe comme on peut le voir chez les Orishas, les Dogon ou les Bambara…
Faw le ciel, créa la terre ONA et s’unit à elle. Ils ont des enfants etc. Elle donna naissance à la nature, mais aussi à des personnages magiques comme le terrifiant maitre des souterrains, TIBINGO. Il apparaît aux Hommes sous la forme d’un serpent aux yeux lumineux et hypnotique. Cet esprit peut à la manger l’esprit du mort ou au contraire libérer l’âme pour rejoindre le monde souterrain HYMNI qui est sous la protection des ancêtres.
Chez les Fali, il n’existe pas de mobiliers funéraires mais la mise en terre est codifiée à l’extrême en fonction de sa place au sein de la communauté.
Tout d’abord, il y a la constatation du décès, les Fali sont très prudents dans l’annonce d’une mort et ils attendent les « signes », l’arrêt du cœur, de la respiration et le raidissement du corps. Le défunt doit impérativement rejoindre sa maison pour être installé dans son « ARA » soit sa chambre. C’est seulement à ces conditions que sonnent les GANGU, une sorte de trompe sacrée. Le travail du deuil peut commencer…
Le mort est alors placé sur une structure en natte, un « GOU » puis il est emmailloté par la confrérie des forgerons avec un linceul de coton, le « LUTU ».
La veillé funéraire commence, du soir jusqu’au petit matin. Musique, chant, danse… Pour cette occasion, chef, hommes, femmes, enfants sont tous habillés avec leurs plus belles parures et leurs plus beaux vêtements.
Au levé du soleil, le corps est lavé puis les forgerons emballent de bandelettes de coton « DJOLU » de manière, il faut le dire sans ménagement du défunt car ce n’est pas une étape fortement appréciée. Une personne s’assoie sur les jambes, ils relèvent le tronc, et fixe les bras à la perpendiculaire du corps... C’est une opération qui nécessite plusieurs heures de travail…pour le corps garde cette position.
En parallèle de ca, les fossoyeurs, les TO NI GEBUS, s’activent, a creuser la tombe, un simple trou de 2m de profondeur pour un diamètre de 50cm environs.
Les danses et les chants continuent prés de la case du défunt aux rythmes des 2 tambours sacrés (TONDJI M’DOM et le NOMDJI M’DOM) et les sifflets (KEWAL). Cela a pour but de prévenir les ancêtres de l’arrivée d’une nouvelle âme…
A suivre... (Il faut que je mette en phrase ma prise de note, ca va arriver!!)